Plastic Ruin

La musique, transcende les époques et les civilisations : à chaque société ses cultures et ses mélanges qui créent de nouvelles évolutions. Il est difficile d’imaginer qu’elle puisse s’arrêter. Aujourd’hui la notion de collapsologie interroge cette continuité et c’est ce qui a inspiré notre proposition : si la société que nous connaissons disparaissait, pourrait-il exister des traces visibles de la pratique de la musique ?

Imaginons maintenant que nous faisions un bond dans le futur, et que sur le site du Dour festival, se trouvait le vestige d’une civilisation qui, pour se débarrasser de la pollution qu’elle a créé, utilisait des déchets pour construire son habitat, bâtir sa société : nous vous présentons la PLASTIC RUIN, vestige d’un lieu de rassemblement, de rencontre et de partage autour de la musique. 

Cette civilisation éphémère n’aurait eu d’autres choix que d’agir face aux catastrophes écologiques qu’a connu la planète. Dans ce chaos, un matériau utilisé partout dans le monde, est devenu le symbole de cette société en plein bouleversement : la bouteille de plastique. Brandie dans les manifestations, cet objet bon marché, jeté, enfouis, brûlé, détruisant les écosystèmes et avare en énergies fossiles, a permis un changement dans les mœurs : si cet objet prolifère, et que sa durée de vie est de centaines d’années, pourquoi ne pas renverser son usage ?

C’est alors que certains ont pris exemple sur des populations, qui, faute de moyen, utilisaient déjà ces bouteilles pour fabriquer des habitats d’urgence. On ne construisait plus qu’avec ce matériau : suivant les climats, la bouteille (remplie de terre, de sable, ou vide) s’est transformée en briques modulables à l’infini. La structure primaire était faite avec des matériaux trouvés sur place : déchets en acier, bois, filets, grilles, pierres … Chacun développait son propre système constructif, recouvrant les bouteilles ou les laissant à l’état brut. 

En hommage à cet élan d’espoir, les populations ont commencé à ériger des « temples » autour desquels elles pouvaient se rassembler, partager leurs idées, leurs repas, danser, écouter, faire de la musique ensemble, regarder les étoiles, … La simplicité de construction de ces « temples » a eu pour effet d’être développé partout dans le monde, avec des dimensions toutes aussi différentes. On y trouvait des bancs, des tables, … toute sorte de mobilier créé avec le même principe constructif. 

La Plastic Ruin a l’état de vestige sera le symbole de cette époque, et offrira aux festivaliers la même expérience qu’alors : la possibilité de partager des moments uniques, suivant la créativité des festivaliers : de jour en lieu de repos, de pause, de rendez-vous, la nuit, un lieu d’observation du ciel, de danse et de partage de la musique.