Installation immersive
Cette scénographie s’inscrit dans l’enseignement du DPEA “Architecture et Scénographie” 2018-2019 de l’ENSAM de Montpellier, en partenariat avec l’université Paul Valéry Montpellier 3, et a été présentée au festival “NOVO” au théâtre de la Vignette de Montpellier du 13 au 16 mai 2019
Dans le cadre de la formation du DPEA Architecture et scénographie, la promotion a produit une installation immersive, création visuelle et sonore, basée sur le texte de la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, “Juste la fin du monde”, tente de suspendre le temps, et de révéler la présence indicible d’un être disparu, ou sur le point de disparaître. C’est cette pièce qui a donné, par ailleurs, le thème 2018-2019 de la formation.
Cette interprétation spatiale a été imaginée et pré-produite dans les locaux d’IDscènes, à partir d’un étude esthétique et structurelle du texte de la pièce travaillée avec Marie Reverdy, dramaturge. Les décors, quant à eux ont été construits dans les ateliers d’Arscènes.
Parti pris dramaturgique :
Dans le texte de Lagarce, il est difficile de saisir l’organisation du temps. En effet, le personnage principal (Louis) utilise une temporalité particulière, puisqu’il nous raconte son retour auprès de ses proches, un an avant sa mort, pour leur annoncer sa disparition prochaine. Les voix des personnages se mêlent à celle de Louis, comme si finalement c’était Louis qui les faisait revivre à travers sa propre mémoire. L’expérience de l’imminence de la mort est vécue comme un bouleversement. Dans le texte, les allers-retours entre passé et présent nous indiquent un temps “incertain” qui semble se répéter à l’infini. A “la fin du monde” semble correspondre la “fin du temps”, et de ce trou noir, nait un nouvel “espace”.
Le personnage livre au lecteur/spectateur son questionnement sur ce qu’il y a après la mort et ses doutes quant à la réalité de ce qu’il a vécu. En effet si nous vivons dans le même réel, nous n’habitons pas tous le même monde. Ce dernier est une notion mouvante, soumise à l’interprétation et la subjectivité de chacun, ce qui lui confère également une portée universelle. Le monde renvoie ainsi à une réalité physique aussi bien qu’à une construction de pensée. Louis, devenu “ L. “ dans cette installation, peut être chacun d’entre-nous.
Dans notre proposition spatiale, nous avons essayé de retranscrire la sensation d’apesanteur, un moment où l’on a l’impression de se retrouver “hors du temps“, brouillant ainsi par la même occasion la notion même d’ «espace». Il s’agit d’une installation immersive qui tente de mêler le spectateur à une “errance lente et silencieuse“. Confronté à des échos visuels et sonores (des voix, des bruits) qui surgissent en tous points de la pièce, évoquant une disparition progressive, le visiteur évolue dans une atmosphère sombre et instable créée par un décor invisible.
Dans cette interprétation, Louis devient «L» pour apporter une dimension plus universelle sur ce personnage. «Juste la fin du Monde?» prends le nom de «L’année d’après» pour mettre l’accent sur cette temporalité indéfinie. Ce sont les fragments de sa mémoire qui nous ont intéressés et qui ont donné lieu à cet espace vide et plein à la fois.
Scénographes :
Lydia Amara, Alice Barbe, Elsa Colin, Marion Demagny, Barbara Fol-Gutierrez, Marina Garnier, Paul Gomez, Marc El Samrani, Elodie Peyou
D’après l’oeuvre :
“Juste la fin du monde”, J-L Lagarce, 1990
Festival :
NOVO, Théâtre de la Vignette, Montpellier, 2019
Partenariat universitaire :
ENSAM- Université Paul Valéry Montpellier 3
Co-producteurs :
Arscènes, Idscènes
Technique :
Boucle audio-visuelle : 6min 42s
Système son 5:1
Projections video sur décors invisible (décor ajustable selon dimension de la pièce).
Projecteurs lumières
9 paires de baskets suspendues + traces au sol
Temps de montage : 2 jours
Temps de démontage : 1 jour














