Léonie

Projet fictif- Prototype présenté au festival Metropolisme 2019

Cette scénographie s’inscrit dans le projet de fin d’étude proposé par le DPEA “Architecture et Scénographie” 2019 de l’ENSAM de Montpellier, avec pour thème “Juste la fin du monde?”. Chaque étudiant devait proposer un récit scénographique qui s’intégrait à une exposition fictive réunissant les diverses propositions, avec comme lieu d’étude les Halles Tropismes de Montpellier.

Nous avons construit une installation à la Halle tropisme dans le cadre du festival Métropolisme, festival sur le thème des villes de demain. Cette installation résume les idées du projet fictif et propose au visiteur de s’immerger dans l’atmosphère de Léonie.

Léonie est une ville imaginaire, dont l’hyper consommation de ses habitants et leur goût pour les objets nouveaux ont conduit à une surproduction de déchets. Dans la ville de Léonie les déchets s’accumulent tout autour de la ville, l’encerclent. Il y a d’une part l’aspect rassurant de cet amas de déchets : protecteurs et structurant, ils délimitent la ville et semblent la protéger. D’autre part, il y a l’aspect menaçant. En s’accumulant de plus en plus les déchets forment des montagnes qui risquent de s’écrouler, menaçant le calme de Léonie et son existence même.

C’est ce paradoxe que nous voulons explorer à travers l’installation. Cette dernière prend la forme d’un volume couvert de papier doré, sorte d’écrin précieux. L’or versus l’ordure, deux entités qui semblent opposées. Il s’agit d’un produit, emballé, standardisé. Celui-ci s’offre au visiteur pour lui donner le choix de le « consommer » et de s’engager dans un cycle qui risque de le piéger. En réalité l’habillage de cette installation est fait de couvertures de survie, utilisées dans les situations d’urgence. Il est question de sauver Léonie, en proie à un consumérisme effréné. Ici le déchet s’est étendu, a pris le pas sur la ville, menace de l’engloutir et d’endommager sa protection.

Le revers de la couverture de survie offre un espace entièrement argenté, reflétant la lumière et créant un effet miroir visant à démultiplier les déchets et créer une sensation d’infini. On retrouve la notion de continuité, présente chez Léonie.

Le but de cette installation est de proposer au visiteur l’expérience d’un paysage urbain imaginaire constitué de déchets, à la limite du réel, questionnant ainsi la ville de demain face aux grands défis climatiques et politiques liés aux déchets.

Scénographes :
Lydia Amara, Elsa Colin, Marc El Samrani (LEM)
D’après l’oeuvre :
“Les Villes Invisibles”, Italo Calvino, 1972
Festival :
“Metropolisme”, Halles Tropismes, Montpellier, 2019
Temps de montage :
3 semaines